I materiali votivi di Falerii

Ce gros volume inaugure un nouveau corpus, celui des dépôts votifs d'Italie, et Annamaria Comella qui en assume la direction avec Mario Torelli était on ne peut plus qualifiée pour le faire et pour nous donner ce tome I. On trouvera donc ici, en quelque sorte, le modèle à suivre pour les fascicules suivants — dont plusieurs sont, nous dit-on, déjà en chantier.

Le matériel examiné provient de trois ensembles découverts respectivement en 1886, 1896 et 1901 sur le territoire de la ville de Faléries aux lieux-dits Celle, Vignale et Sassi Caduti, ensembles dont seul le dernier présentait d'ailleurs les caractéristiques d'un véritable dépôt votif — on ne le perdra pas de vue. Mais pour aucun d'entre eux on ne dispose de rapport de fouille digne de ce nom ; tout au plus l'auteur a-t-il pu s'aider d'inventaires réalisés peu après les trouvailles. Les terres cuites et le reste du matériel (bronze et céramique) ont été regroupés en fonction de critères typologiques et adoptent le même système, apparemment logique mais quelque peu compliqué, que celui proposé pour l'Ara délia Regina, où une savante combinaison de lettres et de chiffres à la fois romains et arabes permet d'individualiser les matrices et les tirages qui en proviennent en même temps qu'elle rend compte des différentes catégories d'ex-voto (17 au total, dans le cas présent). Au catalogue proprement dit, lui- même précédé d'introductions abordant les principaux problèmes de technique, de typologie, de style et de chronologie, et complété de tableaux comparatifs donnant la répartition et la fréquence des types site par site (pp. 151-163) fait suite une large synthèse (pp. 175-202) qui répond aux questions de topographie des sanctuaires et d'identification des cultes que l'on était en droit de se poser. L'analyse des plans, des rares textes littéraires relatifs à Faléries, des dédicaces et graffiti susceptibles d'éclairer le débat est conduite avec rigueur et maîtrise en des pages passionnantes, où l'examen du matériel votif est à son tour confronté à ces données extrinsèques. Et peu à peu apparaissent les divinités qui durent être celles vénérées en ces lieux, Junon Curis (cf. Ovide, Am., Ill, 13) à Celle, où prédominent, dès la fin du vie/ début du Ve siècle, les têtes féminines ; Mercure aux Sassi Caduti, avec ces dédicaces répétées à un dieu qui fut celui de Yemporium ; Apollon (et sans doute une figure bien proche de l'Apollon Medicus romain) pour le temple principal de Vignale, dont le .... (J. C. Balty)